La saison 2025 de Formule 1 était censée être celle où Aston Martin s’affirmait comme un leader. Avec des milliards d’investissements, une nouvelle usine ultramoderne et une vision à long terme élaborée par le milliardaire canadien Lawrence Stroll, l’écurie avait tout sur le papier pour rivaliser avec des marques comme Red Bull, Mercedes et Ferrari. Pourtant, au lieu de se battre pour la victoire, Aston Martin se retrouve aujourd’hui submergée par la déception, et les failles internes commencent à apparaître avec une clarté saisissante.
La vision de Lawrence Stroll était claire dès le départ : acheter le succès, accélérer l’ascension d’Aston Martin vers les premières places du podium et consolider son héritage en transformant la marque emblématique en une puissance de la Formule 1. Pendant un temps, cela a semblé fonctionner. Fernando Alonso a enchaîné les podiums et les éclairs de génie, et les installations et les ressources de l’écurie semblaient rivaliser avec celles des géants de la discipline. Mais une série incessante de performances décevantes a laissé Aston Martin loin des discussions pour le championnat.
Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir si Aston Martin a les moyens financiers pour concourir, mais si elle dispose des bons pilotes. Et c’est là que le plus douloureux se présente. Pour Lawrence Stroll, le rêve a toujours été lié à celui de son fils Lance, un pilote dont le siège chez Aston Martin a été assuré non seulement par son mérite, mais aussi par les liens du sang. Si Lance a fait preuve d’un talent certain, son inconstance et son incapacité à rivaliser avec des coéquipiers d’élite comme Alonso ont alimenté un consensus croissant : Lance Stroll est le plus grand obstacle à la réalisation des ambitions d’Aston Martin.
Les rumeurs se font plus fortes à chaque course. Les investisseurs qui avaient autrefois adhéré à la vision de Lawrence sont désormais inquiets. Ils voient Honda se préparer à entrer en scène comme partenaire moteur majeur, apportant non seulement son expertise technique, mais aussi ses attentes en matière de résultats. Une marque mondiale comme Honda ne s’aligne pas sur la médiocrité, et son arrivée en 2026 a considérablement accru les enjeux. Des sources suggèrent que la pression s’accentue sur Lawrence pour qu’il opère des changements – des changements autrefois inimaginables.
Lawrence Stroll pourrait-il être contraint de pousser son propre fils hors de l’équipe qu’il a bâtie pour lui ? L’idée même aurait été balayée par la critique il y a quelques années, mais la brutalité de la Formule 1 a le don de briser les sentiments. Les investisseurs exigent des progrès, Honda exige de la crédibilité, et le sport lui-même est impitoyable envers ceux qui sous-performent. Protéger Lance n’est peut-être plus un luxe que Lawrence peut se permettre.
L’ironie est amère. Un homme qui a investi des sommes colossales pour créer un héritage victorieux se retrouve aujourd’hui acculé par le népotisme qui a nourri son rêve. Choisir entre le sang et la gloire est un dilemme qu’aucun père ne voudrait, mais les murs se resserrent. Les fans ont déjà commencé à se retourner, se demandant pourquoi Aston Martin devrait sacrifier des podiums et des victoires potentiels pour préserver un conte de fées familial.
Pendant ce temps, Lance reste déterminé. Publiquement, il insiste sur le fait qu’il mérite son baquet, soulignant ses excellents moments passés. Mais même ses plus fidèles supporters reconnaissent que dans le monde impitoyable de la F1, la régularité est la clé, et Lance n’a pas été à la hauteur. L’écart avec Alonso, tant en termes de résultats que de réputation, est impossible à ignorer.
À mesure que la saison avance, la dynastie Stroll chez Aston Martin semble de plus en plus fragile. Si les échecs persistent et que la patience des investisseurs s’épuise, Lawrence pourrait bien être contraint de prendre la décision impensable. Le sort d’un projet d’un milliard de dollars pourrait dépendre de la volonté d’un homme de sacrifier la carrière de son fils pour l’avenir de l’écurie.
En Formule 1, les sentiments ont rarement la vie dure. Pour Aston Martin, la question est désormais d’une simplicité déconcertante : Lawrence Stroll choisira-t-il la famille ou la victoire ?