« J’ai joué dans ce championnat pendant très longtemps, mais honnêtement, je n’ai jamais affronté un joueur aussi dangereux et agressif que lui durant toute ma carrière de gardien. » La phrase, lancée hier soir par Yehvann Diouf, portier de l’OGC Nice, a résonné dans les couloirs de l’Allianz Riviera comme une véritable déclaration d’admiration — mais aussi d’étonnement. Car le gardien niçois, pourtant habitué aux assauts répétés de certains des meilleurs attaquants d’Europe, ne parlait ni de Pierre-Emerick Aubameyang, ni de Timothy Weah. Non, le seul joueur marseillais qui lui a réellement posé problème tout au long de la rencontre n’était autre que Mason Greenwood, auteur d’une prestation qui a littéralement bouleversé l’équilibre du match.

Dès les premières minutes, Greenwood a imposé un rythme et une intensité qui ont pris la défense niçoise par surprise. Habitué à lire les trajectoires et à anticiper les mouvements adverses, Diouf s’est retrouvé face à un joueur imprévisible, dont chaque prise de balle semblait annoncer un danger immédiat. Sa capacité à alterner entre percussion, dribble court, changements de rythme et frappes soudaines a forcé le portier niçois à rester en alerte constante. « Chaque fois qu’il touchait le ballon, je sentais que quelque chose pouvait se passer. On avait l’impression qu’il pouvait éliminer n’importe qui en un geste », confiait Diouf après le match.

Bien que Marseille n’ait pas dominé l’ensemble de la rencontre, Greenwood, lui, a illuminé le terrain à chaque accélération. Son duel permanent avec la charnière niçoise a fait naître une tension palpable dans les tribunes, chaque incursion du joueur anglais créant une montée d’adrénaline immédiate. Son aisance à se faufiler dans les espaces réduits, sa puissance lors des duels à l’épaule et son sang-froid face au but ont causé plus d’une frayeur au portier azuréen.

Diouf ne s’est d’ailleurs pas privé de souligner la variété des menaces que Greenwood représentait. En plus de ses qualités techniques évidentes, c’est surtout sa détermination à jouer vers l’avant, à constamment provoquer, qui a fait la différence. « C’est un joueur qui ne doute jamais. Il tente, il insiste, il provoque sans relâche. Même quand on pensait avoir fermé tous les angles, il trouvait un moyen de créer du danger », expliquait le gardien niçois, visiblement impressionné.

Le moment le plus marquant de la soirée reste sans doute cette action à la 67e minute, lorsque Greenwood, lancé plein axe, a éliminé deux défenseurs avant d’armer une frappe puissante que Diouf n’a détournée qu’au prix d’un réflexe exceptionnel. La réaction du public, partagé entre admiration et stupeur, en disait long : Marseille venait de retrouver un joueur capable de changer le cours d’un match à lui seul.

À la fin de la rencontre, malgré l’intensité du duel, c’est dans une atmosphère de respect mutuel que les deux hommes se sont retrouvés. Diouf a même avoué avoir demandé à Greenwood d’échanger son maillot — un geste rare pour lui, mais qu’il considérait comme « une manière de saluer une prestation exceptionnelle ». Greenwood, souriant et visiblement honoré, a accepté sans hésiter, témoignant de la reconnaissance qui règne parfois entre adversaires lorsque le talent parle plus fort que la rivalité.

Pour l’OM, cette performance confirme l’importance grandissante de l’attaquant anglais dans le dispositif marseillais. Capable d’éclairer une rencontre complexe, d’apporter de la créativité dans les moments de doute et d’exercer une pression constante sur l’adversaire, Greenwood est devenu l’une des principales sources d’espoir offensif de l’équipe phocéenne. Pour Nice, cette soirée restera comme celle où l’un des meilleurs gardiens de Ligue 1 a dû repousser ses limites face à un joueur dont le potentiel semble retrouver toute son ampleur.

Hier soir, Mason Greenwood n’a pas seulement impressionné un adversaire. Il a rappelé au football français qu’il est, lorsqu’il évolue à son meilleur niveau, un talent rare, imprévisible, parfois déroutant — et indéniablement dangereux. Une soirée qui pourrait bien marquer un tournant dans sa saison, et peut-être dans le destin offensif de l’Olympique de Marseille.