AVERTISSEMENT DE CONTENU : Cette publication traite de la collaboration en temps de guerre, des exécutions massives et de la peine capitale d’après-guerre. Objectif : éducation historique et devoir de mémoire uniquement.
Bruxelles → Charleroi → Peloton d’exécution : Louis Collard – Le leader rexiste qui ordonna le massacre de Courcelles
Lorsque l’Allemagne nazie envahit la Belgique le 10 mai 1940, le pays tombe en seulement 18 jours. Sous l’occupation, le parti fasciste Rex devint l’un des mouvements collaborationnistes les plus actifs.
Louis Collard (né en 1909), jeune militant charismatique et ambitieux, gravit rapidement les échelons après le départ de Léon Degrelle, le fondateur rexiste, pour le front de l’Est. Depuis les bureaux de Bruxelles et de Charleroi, Collard :
- Coordonna la propagande pro-nazie
- Recruta des informateurs pour la Gestapo et le SD
- Dirigea la fameuse « Brigade B », une unité paramilitaire responsable de rafles, arrestations, tortures et assassinats de Juifs, de résistants et d’opposants politiques.
Dans les dernières semaines chaotiques de l’occupation, Collard commit son crime le plus infâme.
Les 17 et 18 août 1944, après l’assassinat d’un bourgmestre rexiste par la Résistance belge, Louis Collard et Victor Matthys ordonnèrent des représailles immédiates. Vingt-sept civils belges innocents, choisis au hasard dans la ville de Courcelles, furent arrêtés et fusillés lors de ce qui restera connu comme le massacre de Courcelles.
Lorsque les forces alliées libérèrent la Belgique en septembre 1944, Collard s’enfuit vers l’est à travers l’Allemagne et l’Autriche. Il fut finalement arrêté en 1946 et extradé.
Lors de deux grands procès d’après-guerre (1946-1947), des témoignages accablants de survivants et d’anciens collaborateurs furent entendus. Collard fut condamné pour haute trahison, collaboration avec l’ennemi et responsabilité dans de multiples assassinats, dont le massacre de Courcelles.
Le 10 novembre 1947, à l’âge de 38 ans, Louis Collard fut exécuté par un peloton d’exécution au stand de tir national de Schaerbeek, à Bruxelles.
Le massacre de Courcelles reste l’un des épisodes les plus sombres de l’occupation belge, et l’exécution de Collard est l’une des peines de mort les plus marquantes prononcées et exécutées contre des collaborateurs belges.
Se souvenir de ces événements n’est pas une question de vengeance ; il s’agit de comprendre comment l’ambition ordinaire, associée à une idéologie extrémiste, peut conduire à des atrocités inimaginables, et pourquoi le devoir de rendre des comptes est essentiel.
Sources
- Archives de l’État belge – Dossiers du procès Collard
- Centre d’Étude et de Documentation Guerre et Société contemporaine (CEGESOMA)
- Plaque commémorative et musée à Courcelles