C’est une histoire tirée directement d’un thriller de survie : près de 1 000 randonneurs et alpinistes, cherchant l’émotion à l’ombre de l’Everest pendant les vacances de la Semaine d’Or en Chine, se retrouvent soudainement ensevelis sous une étrange tempête de neige sur les versants orientaux reculés de la montagne, au Tibet.
Les tentes s’effondrent sous la neige incessante, l’hypothermie s’installe à mesure que les températures chutent brutalement, et les équipes de secours luttent dans le brouillard pour les atteindre : un rappel clair que même en octobre, alors que le ciel est censé être dégagé, le plus haut sommet du monde peut devenir un prédateur en un instant.
Jusqu’au 6 octobre 2025, environ 350 personnes avaient réussi à atteindre un lieu sûr dans la commune voisine de Qudang, mais plus de 200 restent bloquées à plus de 5 000 mètres d’altitude, accrochées aux camps dans la vallée de Karma, tandis que les locaux, avec leurs yaks et bœufs, ouvrent un chemin à travers des congères jusqu’aux cuisses. Tragiquement, au moins un randonneur est mort et la fureur de la tempête s’est étendue au Népal, où de fortes pluies ont causé des glissements de terrain et des inondations ayant fait au moins 47 morts.
Pour les amateurs d’aventures comme nous, poussés à la limite mais pas prêts à la dépasser, ce drame en cours est un coup dur. C’est un mélange intense de résilience humaine et d’indifférence de la nature, qui explique pourquoi nous cherchons des sensations à deux roues ou sur des sentiers paisibles, pas dans la « zone de la mort ». Plongeons dans le chaos au nord de l’Everest, les histoires humaines surgies de la neige et la détresse plus large de l’Himalaya qui met à rude épreuve les équipes de secours.
La tempête a frappé comme un voleur dans la nuit du vendredi 3 octobre 2025, transformant la vallée sereine de Karma, un chemin peu fréquenté vers le camp de base de l’Everest, devenu un aimant pour les touristes chinois en quête de vues dignes d’Instagram sur le Qomolangma (nom tibétain du sommet), en un piège glacé.
Ce qui a commencé par des rafales dispersées s’est transformé en tempête de neige à part entière samedi, déversant jusqu’à un mètre de neige et des vents de plus de 80 km/h, faisant s’effondrer des tentes et ensevelissant les équipements dans des camps situés à plus de 5 000 mètres. Les premiers rapports du Jimu News, média chinois étatique, chiffraient les personnes piégées à près de 1 000, principalement des randonneurs, non des alpinistes visant le sommet, attirés par la clarté post-mousson d’octobre, une « saison intermédiaire » plus sûre et moins coûteuse que la ruée de mai.
Mais dimanche, les sauveteurs — des centaines de locaux tibétains avec leurs yaks et bœufs transportant des provisions, ainsi que des équipes professionnelles de l’administration de la zone touristique de l’Everest — avaient évacué environ 350 personnes vers Qudang, un village isolé devenu poste de commandement improvisé. Les plus de 200 restants se terrent, équipés pour haute altitude, mais exposés aux risques d’hypothermie alors que la visibilité tombe presque à zéro et que l’oxygène se raréfie.
Les témoignages des survivants dressent un tableau saisissant de cette terrible expérience. Le photographe astrophotographe Chen Geshuang, venu avec un groupe de touristes pour la Semaine d’Or, a décrit son réveil dans un silence « stressant » brisé par l’effondrement des tentes : « La neige était extrêmement profonde, environ un mètre, jusqu’aux cuisses. On ne pouvait pas du tout voir l’Everest ; il pleuvait et neigeait tous les jours. » Eric Wen, un autre randonneur, partageait la même terreur : « Nous sommes tous des randonneurs expérimentés, mais gérer cette tempête de neige a été extrêmement difficile. » Au moins un décès a été confirmé : un randonneur chinois succombé au froid, et l’on craint d’autres pertes à mesure que la nuit tombe et que les températures descendent sous zéro.
Les sauveteurs, utilisant drones pour explorer et hélicoptères lorsque le terrain le permet, ont établi le contact radio avec les groupes coincés, donnant la priorité aux plus vulnérables : familles, touristes moins bien équipés, et ceux montrant des signes d’hypothermie comme la confusion ou des frissons. Le contrôle strict de la Chine sur le Tibet limite l’accès indépendant, mais les médias d’État comme CCTV montrent des villageois conduisant des attelages de bœufs sur des chemins enneigés, un mélange de détermination ancestrale et d’urgence moderne.
Et ce n’est pas limité au Tibet : le même phénomène météorologique anormal a dévasté les flancs sud du Népal, où des pluies de type mousson (inhabituelles en octobre) ont provoqué des inondations soudaines et des glissements de terrain ayant causé au moins 47 morts depuis vendredi. Dans des districts orientaux comme Ilam (à la frontière indienne), 37 personnes ont péri dans des glissements de terrain qui ont enseveli des maisons pendant la nuit, et neuf sont portées disparues après que les inondations ont emporté ponts et routes.
La rivière Bagmati à Katmandou a débordé, bloquant des centaines de personnes et obligeant les hélicoptères de l’armée népalaise à évacuer, tandis que la foudre a causé trois autres morts. Le nombre de victimes pourrait augmenter avec la persistance des pluies, qui bloquent les routes et isolent les villages, rappelant les catastrophes de mousson de l’an dernier qui ont tué plus de 200 personnes. Les experts climatiques soulignent que le réchauffement intensifie ces tempêtes hors saison, transformant l’Himalaya (une région ayant perdu un tiers de ses glaciers depuis 2000) en poudrière d’imprévisibilité.
Cette réflexion illustre la dualité de l’aventure : cette attraction enivrante pour l’inconnu, le rugissement de la moto comme méditation sur la mortalité, face à la routine de l’Everest : 3 350 mètres verticaux d’air, des montées dans des embouteillages au-delà de la « vallée de l’arc-en-ciel » (parsemée d’équipements colorés des disparus) et des changements climatiques qui ont coûté la vie à plus de 300 personnes depuis le début des relevés. Ce n’est pas qu’une question d’égo (bien que « j’ai gravi l’Everest » soit un grand exploit) ; pour beaucoup, c’est spirituel : une confrontation avec la fragilité au milieu du sublime.
Mais oui, franchir les rappels glacés de l’échec ? C’est un pont trop loin, même pour nous, accros à l’adrénaline, qui savons que nos limites s’arrêtent au bar chaleureux d’un hôtel. Ces âmes coincées, souvent des débutants attirés par l’accessibilité et le coût réduit du versant nord au Tibet, nous rappellent que la frontière de l’aventure est très fine.
Équipés de combinaisons en duvet et de masques à oxygène, ils sont mieux lotis que les fantômes de l’histoire, mais comme l’a dit un survivant : « La montagne se moque de tes plans. » Espérons que la fenêtre météo s’éclaircisse bientôt : les sauveteurs poussent fort et, selon les rapports de lundi, d’autres groupes avancent vers la sécurité.
Cette tempête de neige sur l’Everest et ces glissements de terrain dévastateurs au Népal ne sont pas que des gros titres : ils sont la preuve de notre fragile danse avec la nature, où la quête d’émerveillement peut devenir apocalyptique en quelques heures. Alors que les secours progressent, nos cœurs sont avec les prisonniers, les familles endeuillées et les héros qui tirent des cordes au milieu du rugissement.
L’appel envoûtant de l’aventure est réel, mais l’intelligence de savoir quand freiner l’est aussi, que ce soit en coupant un podcast de baseball ou en contemplant l’Everest de loin. Quelle est votre histoire d’aventure la plus folle (et sûre) ? Avez-vous déjà été tenté par les grands sommets ou préférez-vous les chemins ouverts ? Partagez-la ci-dessous : restez prudents et portons un toast au ciel bleu pour tous ceux qui sont encore en altitude.