La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre dans le paysage du football français. Benjamin Pavard, défenseur du FC Internazionale de Milan et champion du monde 2018, a annoncé qu’il ne rejoindrait pas l’équipe de France pour le rassemblement d’octobre, où les Bleus doivent affronter la Croatie et la Belgique dans le cadre du programme international de la FIFA. Son absence, initialement perçue comme un simple contretemps, a rapidement pris une tournure inattendue.

Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, Pavard a expliqué : « Je ne peux pas rejoindre le camp d’entraînement de l’équipe nationale pour une raison personnelle importante, et je pense que c’est la bonne décision. » Ces mots, sobres mais lourds de sens, ont immédiatement suscité de vives réactions. Les supporters se sont interrogés : s’agit-il d’un problème familial, d’une mésentente avec le staff ou d’un choix de carrière ?

Selon des informations rapportées par L’Équipe et confirmées par RMC Sport, Pavard aurait décidé de privilégier un événement personnel qu’il juge « essentiel pour son équilibre ». Didier Deschamps, qui avait convoqué le joueur en dépit d’une récente blessure mineure, aurait été profondément contrarié par cette décision. Une source proche du staff technique a confié : « Le sélectionneur n’a pas apprécié la manière ni le moment. Pavard reste un joueur important du groupe, mais il sait que les règles de vie collective s’appliquent à tous. »

Interrogé en conférence de presse, Deschamps s’est montré mesuré mais visiblement agacé : « J’ai parlé avec Benjamin. Il m’a donné ses raisons, que je respecte, même si je ne les partage pas. Jouer pour l’équipe de France, c’est un honneur, et cela implique des responsabilités. » Derrière ces mots diplomatiques, plusieurs observateurs y voient une fracture grandissante entre le défenseur et le staff tricolore.

Le cas Pavard n’est pas isolé. Dans un contexte où la pression médiatique et sportive est devenue immense, de plus en plus de joueurs évoquent la nécessité de se recentrer sur leur vie personnelle. Certains y voient une évolution saine, d’autres y perçoivent un signe inquiétant de désengagement. Pour le journaliste sportif Julien Laurens, « Pavard envoie un signal fort : celui d’un joueur qui refuse de se plier à une logique purement compétitive, quitte à froisser l’institution ».

Mais au-delà du débat sur la légitimité de sa décision, c’est la manière dont elle a été perçue qui crée la polémique. Les supporters des Bleus, très actifs sur les réseaux sociaux, n’ont pas caché leur déception. Beaucoup rappellent que Pavard a toujours été considéré comme un symbole de combativité, notamment depuis son but légendaire contre l’Argentine en 2018. « On ne s’attendait pas à ça de lui », a résumé un fan sur X (anciennement Twitter), tandis que d’autres appellent à « respecter la vie privée du joueur ».

À Milan, son club actuel, la direction de l’Inter aurait exprimé sa compréhension face au choix du défenseur. Le coach Simone Inzaghi aurait même soutenu son joueur, estimant qu’il traverse « une période personnelle sensible » et qu’il faut lui laisser « le temps et l’espace nécessaires ».

Pour l’heure, aucune précision n’a été donnée sur la nature exacte de cette « raison personnelle ». Pavard n’a pas prévu de s’exprimer davantage, préférant rester discret. Cependant, il est probable que cette absence laisse des traces dans ses relations avec Didier Deschamps et qu’elle influence ses futures convocations.

Quoi qu’il en soit, cette affaire relance le débat sur la frontière entre vie privée et devoir professionnel chez les sportifs de haut niveau. Benjamin Pavard, en choisissant de dire non à l’équipe de France, a pris un risque considérable. Reste à savoir si ce choix, mû par une conviction intime, sera compris et respecté… ou s’il marquera le début d’un éloignement durable entre le joueur et les Bleus.