Ahmedabad, Inde, 12 juin 2025 – Le crash catastrophique du vol 171 d’Air India, un Boeing 787-8 Dreamliner, a laissé le monde entier sous le choc. Trente secondes seulement après son décollage de l’aéroport international Sardar Vallabhbhai Patel d’Ahmedabad, en Inde, l’appareil, transportant 230 passagers et 12 membres d’équipage, s’est écrasé sur le dortoir du BJ Medical College, tuant 279 personnes, dont 241 à bord et 38 au sol. Seul Vishwash Kumar Ramesh, passager assis en cabine 11A près d’une issue de secours, a miraculeusement survécu. Alors que l’enquête se poursuit, un nouveau détail a émergé : un mystérieux signal en morse aurait été envoyé depuis le cockpit juste avant le crash. Serait-ce la clé pour élucider la pire catastrophe aérienne de la décennie ?
Le moment fatidique
Le vol AI171 a décollé d’Ahmedabad à 13h38 heure locale (08h08 UTC) à destination de l’aéroport de Londres-Gatwick. Selon les données de Flightradar24, le Boeing 787-8 Dreamliner a atteint une altitude maximale de 195 mètres avant de perdre le signal de son transpondeur au bout de 50 secondes. Des images de caméras de sécurité, vérifiées par BBC Verify, ont montré l’appareil peinant à maintenir son altitude, survolant une zone résidentielle avant de s’écraser sur le dortoir, déclenchant une puissante explosion accompagnée d’une épaisse fumée noire.
La scène sur le lieu du crash était un véritable cauchemar. La queue de l’avion était coincée dans le toit du bâtiment, et des débris étaient éparpillés. Les équipes de secours ont travaillé toute la nuit, récupérant 274 corps, dont 241 passagers et membres d’équipage. Vishwash Kumar Ramesh, seul survivant, a raconté avoir entendu une forte explosion avant que l’avion ne perde de l’altitude. Il a réussi à s’échapper par une sortie de secours éventrée lors de l’impact, tandis que son frère Ajay, assis à côté de lui dans la cabine 11J, n’a pas survécu.
L’enquête : un puzzle
Le Bureau indien d’enquête sur les accidents d’aviation (AAIB), en collaboration avec des experts de Boeing, General Electric et les autorités aéronautiques américaines et britanniques, s’efforce de déterminer la cause du crash. Les boîtes noires, dont l’enregistreur de conversations de poste de pilotage (CVR) et l’enregistreur de données de vol (FDR), ont été récupérées et sont en cours d’analyse. Un rapport préliminaire publié le 12 juillet a révélé un détail frappant : les deux interrupteurs de commande de carburant ont été placés sur la position « CUTOFF » presque simultanément après le décollage, provoquant une perte de poussée des moteurs.
L’enregistrement des conversations dans le poste de pilotage ajoute au mystère. On entend un pilote demander : « Pourquoi avez-vous coupé le carburant ? », tandis que l’autre répond : « Je ne l’ai pas fait. » Le rapport ne précise pas si le commandant de bord ou le copilote a fait ces déclarations. Cela a donné lieu à de multiples théories, allant d’une erreur de pilotage à une défaillance technique, en passant par la possibilité d’un sabotage.
Cependant, un détail jusqu’alors inconnu suscite désormais l’émoi parmi les enquêteurs : un bref signal en morse, transmis sur la fréquence d’urgence 121,5 MHz juste avant la perte de contact avec l’avion. Ce signal, composé des lettres « XYZ », ne correspond à aucun protocole de communication aéronautique standard. Les experts se demandent désormais : s’agissait-il d’un message désespéré de l’équipage ou d’une simple interférence fortuite ?
Le signal du code Morse : indice ou coïncidence ?
Dans l’aviation moderne, le code Morse est rarement utilisé en cas d’urgence, les communications radio et les transpondeurs ADS-B étant la norme. Cependant, la fréquence 121,5 MHz, souvent appelée « fréquence d’urgence », est toujours surveillée par le contrôle aérien et les avions à proximité. Selon une source de l’AAIB, le signal « XYZ » a été enregistré par une station de contrôle aérien d’Ahmedabad seulement 10 secondes avant que l’avion n’émette un appel de détresse.
Kishore Chinta, expert aéronautique indien et ancien enquêteur de l’AAIB, a déclaré : « Ce signal est très inhabituel. Il ne correspond à aucune procédure de communication d’urgence pour laquelle les pilotes sont formés. Il pourrait s’agir d’une tentative désespérée de l’équipage de transmettre un message, mais la signification de « XY-Z » n’est pas claire. » Il a émis l’hypothèse que le signal pourrait être lié à un problème technique dans le système de contrôle électronique de l’avion, voire à un acte intentionnel d’un tiers.
D’autres experts, comme Anthony Brickhouse (États-Unis), sont sceptiques quant à l’authenticité du signal. « Il pourrait s’agir simplement d’une interférence électromagnétique ou d’un dysfonctionnement de l’équipement. Dans une situation chaotique, les pilotes auraient à peine le temps d’envoyer du code Morse, surtout avec seulement 30 secondes pour réagir. » Il a toutefois reconnu que si le signal était confirmé comme intentionnel, cela pourrait ouvrir une toute nouvelle voie d’investigation.
Théories : défaillance technique, erreur de pilotage ou sabotage ?
L’enquête explore actuellement trois scénarios principaux :
Défaillance technique
:Le rapport préliminaire suggère que les deux moteurs General Electric GEnx pourraient avoir subi une perte de puissance simultanée, un événement extrêmement rare. Les experts soupçonnent un carburant contaminé ou une défaillance du système de contrôle électronique du moteur (EEC). La FAA a émis un avertissement en 2018 concernant les interrupteurs de contrôle du carburant sur certains Boeing 737, mais il ne s’appliquait pas au 787. Cependant, la conception similaire des interrupteurs sur le 787-8 a incité les enquêteurs à se demander si un problème connexe n’était pas survenu.
Erreur du pilote
L’Association des pilotes de ligne indiens (ALPA-I) s’est fermement opposée à cette théorie, arguant qu’aucun pilote « sain d’esprit » ne toucherait aux interrupteurs de carburant à une altitude aussi basse sans raison valable. Les deux pilotes présents à bord étaient très expérimentés, avec plus de 8 000 heures de vol à leur actif, et ont réussi les tests d’alcoolémie pré-vol.
Sabotage
Le ministre indien de l’Aviation civile, Murlidhar Mohol, a confirmé qu’un sabotage était envisagé. Le signal Morse « XYZ » a alimenté les spéculations sur un acte intentionnel. Certains experts émettent l’hypothèse qu’il pourrait s’agir d’un code interne utilisé par l’équipage, voire d’un signal provenant d’un tiers interférant avec les systèmes de l’avion. Cependant, aucune preuve concrète ne vient étayer cette théorie à ce jour.
Impact psychologique et social
L’accident est non seulement une tragédie technique, mais aussi une blessure profonde pour la communauté. Plusieurs pilotes d’Air India ont signalé des symptômes de stress post-traumatique (SSPT), l’un d’eux ayant même eu une crise de panique avant le décollage à l’aéroport de Delhi. Le quartier résidentiel de Laxminagar, près de l’aéroport d’Ahmedabad, est saisi par la peur à chaque survol d’avion. Gopal Parmar, un habitant, a confié : « Le bruit des avions ne nous est plus familier. Il nous fait frissonner. »
Air India, propriété du groupe Tata, a annoncé une indemnisation de 10 millions de roupies (environ 116 854 dollars) pour chaque famille de victime, ainsi qu’une aide aux soins médicaux et à la reconstruction des infrastructures endommagées. Cependant, la pression publique et médiatique s’intensifie, menaçant la réputation de la compagnie aérienne.
Questions sans réponse
Le signal morse « XYZ » pourrait être la clé de l’élucidation du crash, ou bien n’être qu’une fausse piste. S’agissait-il d’un message désespéré de l’équipage, d’un problème technique ou de la preuve d’un complot plus vaste ? Alors que le rapport d’enquête complet est attendu d’ici un an, le monde attend des réponses. Pour l’instant, la tragédie du vol AI171 continue de hanter l’industrie aéronautique, soulevant des questions quant à la capacité réelle des avancées technologiques à prévenir des catastrophes imprévues.